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Un employé dans la mine. L’entreposage n’était pas parfait. (AFP)
Alerte nucléaire au cœur de l’Allemagne
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Les autorités allemandes ont décidé l’évacuation d’un centre de stockage de déchets radioactifs entreposés dans une ancienne mine pour cause d’infiltrations d’eau. La décision relance le débat autour des déchets nucléaires

Une montagne de fûts jaunes estampillés du sigle du nucléaire. Une couche de sel et de béton par-dessus, et encore du sel pour boucher l’entrée des grottes. Un volume de masse radioactive équivalent à 60 maisons a été entreposé entre 1967 et 1978 dans la mine de sel désaffectée de Asse, au centre de l’Allemagne. 126 000 fûts de déchets radioactifs, certains bien alignés et d’autres pêle-mêle, devaient séjourner là pour l’éternité. Moins de 30 ans plus tard, le site de Asse a pris des allures de quasi-catastrophe écologique et de boulet politique. Le site géologiquement instable souffre d’infiltrations d’eau. Et certains fûts sont rouillés.

Face à la gravité de la situation, l’office fédéral BfS chargée de la gestion du site optait en janvier dernier pour l’évacuation de Asse. Cette opération inédite, hautement complexe sur le plan technique, prendra près de 20 ans et pourrait coûter 2 à 3 milliards d’euros à l’Etat. La semaine dernière, le gouvernement évoquait pour la première fois la possible instauration d’une taxe nucléaire, qui servirait notamment à financer la décontamination d’Asse.

A Asse, une colline située à 25 kilomètres au sud de Braunschweig en Basse-Saxe, le contraste est saisissant entre la campagne verte et riante dont les blés encore verts sont agités par le vent et le gris de l’ancienne mine de sel, qui a fait vivre la région entre 1909 et 1964. Quelques minutes suffisent pour atteindre les premiers étages souterrains de la mine, à quelque 500 mètres de profondeur. Un ascenseur pouvant contenir jusqu’à 14 hommes dévale l’étroit boyau vertical, déplaçant un courant d’air formidable. Un demi-kilomètre sous terre, la chaleur est étouffante. Quelques camionnettes attendent sur un vaste terre-plein gris éclairé au néon. Deux portes en lourd métal jaune, formant un sas, mènent vers le dédale des galeries, interminables et plongées dans le noir.

La visite de la mine met vite en évidence la gravité de la situation: des fissures strient les parois de sel. Depuis 1988, certaines parois de la mine se sont déplacées de six mètres vers le nord. A quelque 700 mètres de profondeur, un filet d’eau sorti de nulle part court sous des bâches pour éviter tout contact entre eau et air potentiellement contaminé. Les gestionnaires du site ont à lutter contre deux fléaux potentiels: un effondrement possible de certaines cavités et l’infiltration d’eau contaminée vers la nappe ­phréatique.

L’ancienne mine de sel, édifiée sur 13 étages, s’enfonce jusqu’à 900 mètres sous terre. Neuf cavités ont été creusées à chaque étage. 12 contiennent des déchets faiblement radioactifs. Une autre, à 500 mètres de profondeur, abrite des déchets moyennement radioactifs. 60% d’entre eux proviennent des centrales nucléaires allemandes (qui jusqu’en 1975 pouvaient les y déverser sans frais), 23% de la recherche, 8% de l’industrie. Personne ne sait combien de césium, de plutonium ou de tritium se trouvent là, ni quels gaz ont pu se développer dans les cavités dont certaines sont devenues inaccessibles.

«Un des problèmes auxquels nous sommes confrontés est que nous ne savons pas vraiment ce qui se trouve dans les fûts, explique Wolfram König, Vert et président du BfS, l’office fédéral chargé de la sécurité autour du nucléaire civil. L’étiquetage des années 60 et 70 ne répond pas aux standards actuels. Au cours des dernières années, nous avons ouvert 25 fûts. La moitié ne contenait pas ce qui figurait sur les registres! Nous avions le choix entre construire un centre de déchets à l’intérieur de la mine, tout couler sous le béton, ou remonter les fûts à la surface. Cette solution est apparue comme étant la moins mauvaise. Nous devons prendre une décision valable pour un million d’années! Une décision qui n’ait pas de conséquences pour l’humanité dans 500 ans, au-delà de la mémoire humaine, une fois que les centrales nucléaires auront peut-être disparu de la terre, et que plus personne ne saura rien du danger. Il faut que même à ce moment, nos descendants puissent creuser le sol sans risques.»

A ce jour, aucun pays au monde n’a trouvé la solution qui permettrait de résoudre le problème des déchets nucléaires. Aucun centre de stockage à long terme n’a encore vu le jour. «Le stockage sous terre est considéré comme étant la solution la moins pire», explique Marcos Buser, géologue suisse et président de la Commission de suivi pour le projet Mont Terri, près de St-Ursanne, un laboratoire souterrain où les scientifiques étudient quelles couches géologiques pourraient être propices au stockage securisé des déchets nucléaire.

«Il faut à tout prix éviter que des substances qui ont un cycle de vie extrêmement long restent dans le domaine du vivant, poursuit Marcos Buser. Partout, on a comme en Allemagne été tenté d’utiliser des mines désaffectées pour stocker des déchets, nucléaires ou chimiques. Mais une mine désaffectée est comme un bâtiment. Les bâtiments bougent et se fissurent. Les mines aussi. La roche se fissure. Ces fissures se propagent jusqu’à la surface, de l’eau s’infiltre, le terrain s’affaisse, une partie de la mine s’effondre. C’est ce qui s’est passé à Asse. Enfouir les déchets sous terre suppose la construction d’une installation ad hoc, parfaitement étanche et confinée. La taille optimale pour un centre de stockage dans un pays tel que la Suisse serait de quelques centaines de milliers de mètres cubes pour traiter 8000 tonnes de déchets. Asse a un volume de trois millions de mètres cubes. Même pour un programme nucléaire plus important, comme le programme allemand, c’est beaucoup trop.»

Les autorités allemandes ont finalement opté pour le transfert des déchets d’Asse vers l’ancienne mine de fer Konrad, à quelques dizaines de kilomètres de là. L’installation, pouvant contenir jusqu’à 303 000 mètres cubes de déchets, sera toutefois rapidement trop étroite, si les 100 000 mètres cubes entreposés à Asse y sont un jour transportés.

A Asse, une course contre la montre et la géologie est engagée. Dans un premier temps, un forage millimétrique doit permettre d’effectuer des prélèvements dans les cavités inaccessibles, enfouies sous le sel et le béton. Personne ne sait encore comment approcher sans danger les fûts endommagés, et encore moins comment les extraire, un jour, de la mine.

Source >  Le Temps

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