Le marché des PC se dirige vers une mort certaine
Le Monde
04 Marzo 2009
Anche il mercato dei computer crolla....
La dernière décennie restera probablement comme celle de l'âge d'or des fabricants d'ordinateurs personnels (personal computers, PC). Selon les prévisions du cabinet d'études Gartner, les ventes mondiales de PC devraient en effet baisser de 12 % en volume cette année, soit un recul quatre fois plus important que le précédent "record". Les prix étant, eux aussi, orientés à la baisse, on devine sans peine ce que l'on va trouver sur la ligne de résultat de ces entreprises. Et, plus inquiétant encore, l'évolution vers la virtualisation et la commercialisation de modèles bon marché vont sûrement faire durer la crise.
Quand la bulle liée aux nouvelles technologies a éclaté en 2001, le volume des ventes mondiales de PC a reculé de 3,2 %. Une chute qui paraît bien modeste en comparaison à la contraction de 12 % attendue aujourd'hui. Les ventes dans les pays émergents pourraient même baisser, elles, de 10 %. Jusque-là, leur plus mauvaise performance remontait à 2002 : les ventes de PC dans ces pays n'avaient alors progressé "que" de 11 %.
La crise n'explique pas tout. Les progrès de la virtualisation, technique qui permet à plusieurs systèmes d'exploitation de tourner sur le même serveur, ont permis à des entreprises en difficulté de réduire facilement leur budget informatique. De fait, Goldman Sachs estime que cette année, un tiers des serveurs utilisés par les entreprises du palmarès Fortune 1 000 seront virtualisés. Toutes les entreprises cherchant à placer des serveurs coûteux - comme IBM, Dell ou Hewlett-Packard - verront leur marché se rétrécir durablement.
La baisse des prix est une double malédiction. Cela fait des années que le prix des PC diminue, au rythme du progrès technologique qui a rendu les composants moins onéreux. Cela ne posait aucun problème tant que les ventes s'en trouvaient stimulées. Or, aujourd'hui, la chute des prix n'a plus d'effet sur le nombre d'unités vendues, ce qui laisse augurer d'une catastrophe.
Le segment connaissant la croissance la plus dynamique est celui des "netbooks", ces petits ordinateurs portables très simples et extrêmement bon marché qui s'achètent environ 500 euros. Les ventes devraient doubler cette année et la part de marché atteindre 10 %. Mais la marge unitaire est plus faible sur ces appareils que sur les PC traditionnels, et l'on s'attend à ce que le prix du "netbook" moyen recule de 11 % d'ici à la fin de l'année : voilà qui va encore grignoter les bénéfices.
L'avenir s'annonce sombre pour les fabricants de PC. Les plus grands inventeront peut-être des produits nouveaux pour combler les manques à gagner. Le marché semble y compter, puisque la cotation de ces entreprises reste supérieure à leurs plus bas historiques.
Pourtant, il y a peu de chances que cela se produise, parce que le marché du PC a visiblement atteint sa maturité, et parce que les fabricants ont considérablement réduit leur budget de recherche et développement (R&D). L'économie dans son ensemble se remettra de la crise. Selon toute vraisemblance, ce ne sera pas le cas du marché des ordinateurs.
(Traduction de Christine Lahuec)
Source > Le Monde | March 04