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La pratique du non-labour s'étend dans les campagnes françaises
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La charrue n'a plus la cote dans les campagnes françaises. La pratique du non-labour s'y étend, selon une étude publiée, jeudi 7 février, par le ministère de l'agriculture, qui révèle qu'un tiers (34 %) des grandes cultures semées en 2006 a été implanté sans retournement préalable du sol.
"Une mini-révolution, car longtemps le labour a été présenté comme incontournable", explique Catherine Chapelle-Barry, auteur de l'étude.
Il permettait de lutter contre les mauvaises herbes et d'aérer les sols. En 2001, date de la première prise en compte de cette tendance, le non-labour concernait 21 % des terres.

L'étude constate un développement de cette pratique sur l'ensemble des cultures, avec une conversion massive pour le blé tendre, où le non-labour est passé en cinq ans de 25 % des surfaces à 44 %. Avec respectivement 47 % et 28 %, le colza et l'orge sont aussi très concernés par cette évolution.
Ce changement répond à de multiples motivations, économiques et environnementales : il permet un gain de temps, des économies d'énergie (20 à 40 litres de fuel par hectare) et de matériel, et une meilleure protection des sols, dont l'érosion est réduite. "Non seulement le risque diminue dans les sols en pente, mais le non-labour protège aussi de l'érosion pluviale grâce aux résidus de culture laissés sur place", note l'étude.

Néanmoins, pour ce qui concerne l'environnement, un recours accru aux herbicides est constaté.
En effet, sans labour, les mauvaises herbes germent plus facilement puisque leurs graines ne sont pas enfouies en profondeur.
En 2006, pour le blé tendre, l'agriculteur a, en moyenne, pratiqué 1,7 traitement sur une parcelle non labourée, contre 1,4 sur une parcelle labourée.
Il existe pourtant des alternatives, comme le désherbage mécanique, mais il demeure l'exception. Une meilleure gestion de la rotation des cultures peut aussi permettre de couper le cycle des mauvaises herbes.

Les grandes exploitations sont celles qui délaissent le plus le labour. Pour le blé tendre, celles de moins de 50 hectares sont 29 % à ne plus le pratiquer, contre 74 % pour les plus de 400 hectares.
Cependant, l'adoption du non-labour est rarement définitive. Si en 2006, 34 % des terres n'ont pas été labourées, seules 11 % ne l'ont jamais été depuis 2001. Pourtant, l'écart de rendement est faible, de l'ordre de 4 % par exemple pour le blé.

by Laetitia Clavreul


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